Femme objet...
Je lisais il y a peu un débat sur un forum photo sur le sujet de la « femme objet ».
Bien que l’image de la femme soit (sur)exploitée à des fins commerciales, il est vrai que l’on voit plus de jolies filles nues pour satisfaire un certain voyeurisme qu’à des fins purement techniques (j’entends par là, que pour montrer des dessous féminins, il est quand même assez difficile de se passer d’une jolie fille, un mannequin en plastique ne donne pas le même… rendu !), il ne me semble pas que cela fasse pour autant de la femme un « objet ».
Je ne puis m’empêcher de penser que, s’il y a « femme objet », c’est plus dans le regard du spectateur que par la nature même de l’image (ou du film), l’intension du photographe ou du metteur en scène, ou à plus forte raison la volonté du modèle !
Pour moi, que l’on fasse une photo avec une modèle professionnelle tip top pour vendre une voiture, que l’on réalise un « nu artistique », où encore que l’on soit un amateur qui s’essaie avec des modèles amateurs… l’objectif est le même : communiquer au spectateur le regard que l’on porte sur une chose, une situation ; donner un sens à l’image, matérialiser une intension. Je pense aussi que, qu’elles que soient les circonstances, le modèle ne poursuit qu’un objectif : se montrer au meilleur de sa forme !
Ainsi, on peut avoir des intensions sensuelles, artistiques, érotiques, pornographiques, voyeuristes… mais il ne me semble pas qu’il y ait de « femmes objets » par nature* ! C’est l’interprétation du spectateur qui crée l’objet par la vision qu’il a de la femme !
L’utilisation d’un corps à des fins esthétiques ou commerciales renvoie à la perception que nous avons du corps, et en l’occurrence de la femme : la vision d’un corps de femme nue ne fait que révéler l’image que nous avons de la femme et de sa place dans la société ! Et si l’on considère que la femme est « objectisable » n’est ce pas simplement parce que nous lui attribuons une place différente de celle de l’homme ? Femme fragile, femme soumise, femme qu’il faut protéger… Si la femme nous apparaît en revanche comme l’égale de l’homme, nous ne voyons plus alors dans ce corps nu qu’une occasion d’émerveillement, voire de désir ; mais si le désir doit être combattu, c’est tout le fonctionnement de notre société qui est à revoir !
Bien sur on pourrait objecter que c’est l’utilisation de la femme en tant « qu’objet de désir », qui est dégradante. Il me semble toutefois que la formule : « femme objet de désir (voire de plaisir) », est plus une incongruité de la langue qu’une assertion à prendre au pied de la lettre… Le plaisir est une chose qui se partage, et il me semble souhaitable que l’homme soit aussi un objet de plaisir pour sa compagne…
*J’exclue évidement de mon propos l’utilisation délibérée de la femme en tant qu’objet dans certains types de situation que l’on pourrait qualifier pour simplifier de Domination/soumission.