L'image de ton cul... est belle!
Mais me direz vous, l’image est futile, elle est bien peu de chose, nous vieillirons tous, et que restera t’il de ce beau cul rond quand les ans passeront? Que restera t’il de cette image à laquelle nous attachons aujourd’hui tant d’importance?
L’image est fugace, l’image est futile, nous devrions être au dessus de tout cela… l’Homme mérite mieux que la simple apparence…
Mais au fait, dans ce soucis de l’image, que recherche t’on en réalité?
Dans l’art du paraître, ce qui est recherché: c’est le regard de l’autre! Non un regard indifférent, un regard de passant… plus qu’un regard furtif: un regard attentif! Et ce regard que l’on veut capter, cette attention que l’on veut attirer, on les veut bienveillants…
Paraître n’est pas anodin; paraître est donner une image positive de soi, dans le but de… séduire!
Alors bien sur l’image est éphémère, bien sur l’image est futile, mais que sont donc les mots?
Combien de grandes théories, combien de grands concepts ont déchaînés passions, querelles et batailles pour tomber dans l’oubli?
Combien la liberté a t’elle tué d’hommes?
Dites moi donc un peu en quoi ces mots auxquels vous semblez accorder tant d’importance sont supérieurs à l’image, mis à part par le nombre de litres de sang qu'ils ont fait versés?
Mais je sais, je mélange tout, ce ne sont pas les mots qui font les idées, ils n’en sont que les vecteurs, les serviteurs mal employés de causes mal comprises…
Les mots sont supérieurs à l’image car ils font appel à l’esprit, et l’esprit se cultive, l’esprit s’éduque, l’esprit se travaille…
Tiens donc, et avoir une belle image ne se travaille pas? C’est en vous goinfrant de MacDo et de frittes, vautrée sur un fauteuil à vous abrutir devant la télé durant des heures que vous avez développé cette silhouette? A n’en pas douter, vous êtes douée, vous avez un don pour avoir un joli cul, comme d’autres ont un don pour les mathématiques…
Mais non, là encore je dérisionne, on ne peut pas comparer un don pour les sciences et un don pour la plastique…
Si l’effort physique est nécessaire pour se développer belle, pour se maintenir belle, cet effort est bien moins noble que l’effort intellectuel!
Voilà, c’est dit, la différence entre l’image et les mots tient dans la noblesse de l’effort consenti pour… progresser!
Mais au fait, pourquoi cherche t’on à s’améliorer? Qu’est ce qui nous motive?
Est-ce le plaisir de savoir, le plaisir de comprendre? La satisfaction personnelle, individuelle? Si tel est bien le cas, en quoi peut on juger que le plaisir pris par un individu est supérieur dans une situation plutôt qu’une autre?
Est-ce le désir de briller en société, d’attirer l’attention des autres, de l’autre? Si tel en est le cas, dites moi donc en quoi, une voix choisie serait supérieure à une autre? Dans la mesure où il n’y a pas tromperie, duperie, n’y a-t-il pas que le résultat qui compte?
Est-ce de faire progresser la science, d’améliorer la condition humaine? Si tel est bien le cas, je reconnais que nous ne guérirons pas d’une maladie grave en regardant de belles fesses, et que les mots, la connaissance, mis au service de l’Homme dépassent la beauté, mise au service de l’individu.
Ce serait donc en ne prenant pas une satisfaction futile dans la recherche d’une belle image, que je développerais mon esprit pour atteindre, plus tard, une satisfaction plus noble… Ce discours ne vous rappelle t’il rien? Vive la religion, vive la politique, à bas le temps présent, battons nous pour demain, qui, forcément, sera meilleur!
Mais quand bien même demain serait meilleur, combien de nos actes de tous les jours ont-ils cette portée? N’a t'on pas le droit de penser un peu à ses fesses, et à nos mains qui les caressent, et à notre bouche, notre langue, effleurant le volcan intime de ses convictions?
Démontrez moi que votre vie de tous les jours, vos actes, ne sont gouvernés que par le bien commun, et j’accepterai de renoncer à la beauté de son cul!