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Cacophonies élémentaires
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5 février 2010

Envie d’exclusivité ?

A une époque ou les moyens de communication sont plus développés que jamais, ou le choix des produits est plus vaste que jamais, certains misent encore sur le sentiment d’exclusivité!
Exclusivité en vente immobilière, «nulle par ailleurs» vous ne trouverez cette villa qui, à n’en pas douter, répond parfaitement à vos attentes… Mouais, en quoi le fait de n’être à la vente chez aucun autre marchand de bien la rend supérieure aux autres?
Exclusivité en termes de marque, «nos produits» ne sont distribués que par un réseau de distributeurs agréés… On pourrait de se fait s’attendre à une parfaite connaissance de la gamme proposée, à des conseils judicieux, mais ce n’est hélas pas souvent le cas!
Exclusivité en terme de client, pour vous Monsieur Philachev, et «seulement pour vous», cette carte «VIP Platinum Edition» vous donne le droit de vous faire arnaquer, avec sourire et vaseline, ce qui est quand même bien plus agréable qu’avec verre pilé et grimace, mais ne vous empêchera pas de passer pour une «tête à claques»…
Exclusivité, exclusivité, exclusivité… mais pour quoi faire? Par quel mécanisme cette exclusivité déclenche t’elle en nous un désir d’achat?
Exclusivité pour nous donner le sentiment d’acquérir quelque chose de rare, et comme ce qui est rare et cher, exclusivité pour nous vendre à prix d’or une pacotille de bas étage, car point n’est besoin de revendiquer une quelconque exclusivité quand on est sur de la valeur de ce que l’on propose!
Exclusivité pour vous donner le sentiment que vous êtes quelqu’un, que «vous le valez bien», vous qui passez votre temps à vous confondre dans la foule, vous qui cherchez par-dessus tout l’anonymat, selon l’adage «pour vivre heureux vivons caché», vous qui bêlez comme un mouton dans le troupeau mais êtes incapable d’exprimer clairement une quelconque opinion personnelle autrement que par proverbes, adages ou citations…, vous, vous, vous: vous existez enfin!
Exclusivité, donc, pour faire briller en nous le sentiment que nous sommes unique, un être qui se mérite, qui a de l’importance… et non la simple pièce d’un puzzle financier!
Exclusivité miroir aux alouettes de notre ego, ou exclusivité reflet d’un sentiment universel d'unicité de l’être?
Car au-delà de l’ego, c’est bien à l’image judéo-chrétienne monothéiste de notre société que l’exclusivité renvoie!
Vous êtes unique, vous êtes l’élu, vous avez le pouvoir, votre avenir est entre vos mains…
Mais exclusivité aussi en tant que reflet de nos désirs de possession, même les plus intimes…
Société monothéiste… et monogame!
«This is my own property» dit il en plantant la clôture de son jardin, dit il en tuant d’un bale en plein cœur ce loubard venu lui voler son auto-radio, dit il en passant l’alliance au doigt de sa compagne…
Alors, oui, en tant que même pas soixante-huitard incapable d’élever des chèvres sur le plateau du Larzac, vous descendrez avec moi dans la rue pour hurler sous les banderoles: «Fuck the exclusivité», en français dans le texte…
Mais au fond, cette exclusivité que vous refusez, n’est elle pas le reflet de votre propre vide?
Vos désirs de liberté, vos batifolages amoureux, ne sont ils pas le reflet de votre propre incapacité à profiter pleinement de l’instant présent? Ne sont ils pas le reflet de votre incapacité à vous satisfaire de ce qui vous est offert maintenant? Ne sont ils pas le reflet d’une fuite en avant contre le temps qui passe, mais qui lui a tout son temps…
N’est il pas plus idiot de refuser l’exclusivité que de se l’approprier?
N’est il pas humaniste de croire en ce sentiment orgueilleux de valeur personnelle, de qualité individuelle, de bonté, quelque part, en chacun de nous, en ces détails qui font de nous ce que nous sommes, différents des autres, uniques?
N’est il pas plaisant de se savoir unique, et par là même de rechercher les moyens de son propre épanouissement, qui aboutira à une amélioration de l’être?
Une relation exclusive dont l’objectif ultime serait de permettre à l’autre de se sentir meilleur, dont l’objectif serait altruiste et non égoïste, n’est elle pas préférable à une relation «fast-food» basée sur la satisfaction immédiate de plaisirs personnels?
Ne peut-on pas imaginer une relation exclusive qui conduirait à un épanouissement réciproque et non à l’étouffement de l’autre?
Ne peut-on voir dans le mythe des androgynes, de la moitié retrouvée, une allégorie du sentiment d’exclusivité?
Au fond, ce sentiment d’exclusivité que l’on nous fait miroiter, ne prend il pas racine au plus profond de notre être? N’est il pas le propre fondement de notre personnalité?

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Commentaires
P
@Titia: qui parle d'obligation? pas moi ne tous cas...
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T
S'obliger l'exclusivité , c'est mourir un peu...<br /> L'obliger aux autres, c'est aller contre nature...
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P
@Alouette: philachev manque d'inspiration! Il est comme ça, il y a des moments ou on ne l'arrête plus, et d'autres ou rien ne sort, ou du très mauvais, donc pas la peine de s'acharner... ça reviendra!
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A
M'enfin....Pilachev...où es-tu? que fais-tu?<br /> Bise!
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P
@Flo: et bé! Tu entames une grande phase de lucidité envers toi-même ou tu plonges dans le négativisme de l'autre? <br /> Je ne puis valider (pour moi) le "Nous sommes des électrons dont la seule véritable exclusivité est l'intérêt que nous portons à nous-même, à notre bien-être, à notre chemin, à notre nombril finalement", car quand bien même j'en serai réduit à ça (je dis bien réduit, car pour moi vivre ainsi est vraiment très restrictif), je crois que je garderai toujours le rêve, le désir, l'envie de trouver la perle rare, même si c'est éphémère, même si c'est illusoire...<br /> <br /> PS: "si les petits cochons ne te mangent pas" est une expression qu'employait souvent ma grand-mère... Mais comme je suppose que tu la connaissais (l'expression) et que tu joues la bête, je te répondrai sur ta comestibilité en disant: laisse moi rire! Tu es comestible, forcément, par nature, le seul truc c'est que tu n'es pas prête à te laisser bouffer! (note que je n'ai pas dis "mais ça viendra", je l'ai juste pensé :) )<br /> <br /> @Selina: hihi, la chatte se réveille?
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