J'aime les chevaux!
Non je n’aime pas les chevaux pour assouvir mon orgueil en me pavanant dessus le dimanche en tenue de garçon de café devant un panel de rombières clinquantes comme la vitrine de chez Dior… J’aime les chevaux pour eux-mêmes, leur bravoure, leur cœur…
Là je vois bien que la plupart d’entre vous ont déjà déconnecté… reconnaître un cheval d’un âne vous est sans doute difficile, alors imaginer qu’on puisse aimer ces bestioles pour autre chose que l’illusion de grandeur sociale qu’elles procurent vous dépasse sans doute a peu près autant que les nénés de Pamela Anderson dans un 90B !
Mais comme je suis bien brave, je vais tenter de vous expliquer …
Le cheval existe sous 3 formes : femelles, entiers (avec couilles), peu nombreux (comme chez les humains), castrés (sans couilles = hongres), les plus nombreux (je vous laisse continuer la comparaison).
Commençons par les hongres, car en plus d’être les plus nombreux se sont les plus intéressants, ceux avec lesquels la relation est la plus aboutie. Comme ils ont perdu leurs couilles, cela leur a permis de développer leur cerveau (NON mesdames, n’y pensez même pas, on n’obtient pas le même effet chez l’homme, ça donne juste une voix qui permet de chanter dans les églises). L’animal vous connaît, vous écoute, vous obéit et finira par vous donner tout ce que ses forces lui permettent. Le cœur d’un cheval est énorme, au propre comme au figuré. Il moura pour vous, non parce qu’il vous aime, mais parce qu’il aime vous obéir…
A cette relation assez simple, qu’on pourrait qualifier d’obéissance, s’ajoute avec le temps une relation plus complice : plus besoin de donner un ordre, la compréhension de ce qu’il faut faire est instantanée… Plus besoin de rênes pour se guider, vous tournez la tête, regardez une direction, votre monture devine où elle doit aller... Vous êtes alors récompensé des heures passées à lui apprendre, vous ne commandez plus, vous informez ! Tel le cavaler écorché de Fragonard, vous faites un ensemble indissociable, un couple parfait. C’est la fusion qui génère le centaure, la totale compréhension
Mais la relation homme-cheval ne se s’arrête pas à une intense complicité, elle va encore au-delà. La confiance donnée par l’animal est telle qu’il devient capable de se dépasser physiquement, de tenter des choses qu’il n’oserait pas accomplir seul et dont vous ne le pensiez peut-être pas capable… Vous vous surprenez mutuellement dans vos progrès réciproques et cette relation vous grandit. Vous êtes unis dans un même but : celui de se dépasser, d’aller plus loin, toujours plus loin… Vous êtes supérieur au centaure, car vous êtes deux ! A l’image du jeu amoureux vous poussez votre partenaire à aller au delà de lui-même, pour votre plaisir réciproque…
Il faudrait des heures pour décrire ce que l’on peut ressentir à cheval, communion parfaite avec la nature, sentiment d’équilibre, mélange d’apaisement et de grandeur… sensation d’être partie intégrante d’un tout cohérent et fonctionnel.
Et qu’en est il avec les autres formes de chevaux ?
En ce qui concerne les étalons, et bien c’est à peu la même chose qu’avec les hongres, mais avec des couilles en plus… On se doit (hélas) de reconnaître que le cerveau n’est donc pas toujours connecté, ce qui peut occasionner un certain nombre de dommages collatéraux, allant du petit bleu à la tête fracassée, en passant par la fracture et le morceau de viande arraché par… inadvertance !
Pour ce qui est des juments, et bien, que dire, la jument a globalement le caractère d’un hongre, avec en plus le caractère de la femme: c’est une emmerdeuse capricieuse parfois vicieuse! Donc je dois bien l’avouer, les juments quand elles sont équines ne sont pas mes préférées… je trouve moins dangereux et au final plus plaisant de voir une chatte vous narguer en se tortillant que de voir une jument vous foutre un grand coup de boule ou se jeter avec vous dans un fossé, sous prétexte qu’elle est d’humeur (belle expression consacrée par l’usage, n’est il pas ?).
Alors oui, j’aime les chevaux pour l’intensité de la relation qu’ils procurent, bien supérieure à celle ressentie avec toutes les autres espèces animales, peut-être même supérieure à celle éprouvée en compagnie de la meilleure des amantes … mais peut-être me reste t’il plus de choses à découvrir au lit qu’à cheval …