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Cacophonies élémentaires
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30 septembre 2009

Sens interdit

Quand on est un peu grande gueule, qu’on s’enflamme facilement, on fanfaronne des trucs, qu’après on est bien obligés de tenir…

Je vous faisais part dans mon billet précédent de la naissance du sens zéro, le sens interdit !
Entre temps l’actualité nous a rattrapé, le père popol en ski a remis sur la scène, a ses dépends, la pédophilie, un déséquilibré a étranglé une joggeuse « par pulsion » et la notion de sens interdits a pris un goût vaseux…
Néanmoins, en cet espace de liberté intemporel, je vais tenter de vous tracer la généalogie du petit sens interdit…

Sens interdit est né il y a bien longtemps, plusieurs millénaires, dans le cerveau dérangé d’un gardien du temple. Sens interdit est né de la frustration intime de cet être, qui, incapable d’assumer ses pulsions, les a rejetées à la face de ses semblables en leur criant : « mes bien chers frères, pas de boogie woogie avant votre prière du soir », ou de façon plus triviale « je peux plus bander quand je vois passer Paula, alors c’est mal de bander quand Paula passe devant vous ».
Ainsi est né l’idiome de l’interdit : « tout ce que je ne peux pas faire est mal ! »
Alors, bien sur, le petit sens interdit a grandi, grandi très vite… aux interdits sexuels se sont ajoutés des interdits culturels, aux interdits nécessaires se sont mélangés des interdits superflus...
Notre sainte mère l’église a très vite compris que le petit sens interdit devait être baptisé, car tout ce qui est interdit n’est pas impossible, et tout interdit possible deviendra bien vite source de profit...
L’idiome de l’interdit a été érigé en culte, devenant avec le curé et le gendarme le petit jésus et les deux orphelines de la société publique.
La notion de bien et de mal, sœur cadette adoptive du petit sens interdit, a elle aussi grandi, devenant bien vite une jeune personne fort désirable, que le petit sens interdit ne pouvait s’empêcher de reluquer par le trou de la serrure…
A des interdits légitimes, qui font les valeurs humaines, se sont mélangés des interdits politiques.
A la mort de Dieu on aurait pu penser que notre société se libèrerait de ses jougs… que nenni ! Nos philosophes et autres théoriciens de la pensée étaient passés par là ! Le petit sens interdit était déjà un homme, il avait apprivoisé la raison, et compris à quel point il est plus facile et reposant de fantasmer sur les mamelles du bien et du mal que d’oser s’en approcher pour les embrasser !
La crainte de la frustration a ainsi peu a peu conforté notre sens interdit, qui, prenant de l’assurance, a pu clamer haut et fort : « la liberté est l’opium du peuple ».
La liberté est devenue illusion, la morale, la raison, le bien penser ont eu sa peau !
Rajoutez à la sauce une accélération exponentielle du temps, un stress quotidien, une agression permanente de nos cinq sens, et vous obtiendrez le ragoût nécessaire à l’épanouissement du sens interdit. Si vous êtes gourmet saupoudrez tout cela de quelques bêtises du genre 7ème, 8ème, 9ème sens, et vous aurez largement de quoi saouler le plus sensuel des hommes !
Alors moi je vous le dit, le petit sens interdit que nous avons tendrement élevé, qui est devenu grand et fort, il est bien temps de lui rappeler qu’il n’est que le sens zéro, celui qui n’existe que parce qu’on le veut bien ! Écoutons nos cinq sens, fiions nous à la vie, sachons préférer la sueur fraîche d’une femme aux senteurs trafiquées d’un parfum de synthèse, sachons ouvrir nos yeux, écouter nos semblables, faire preuve de bon sens, et nous comprendrons vite qu’il est préférable de vivre en croyant à son sixième sens qu’en se laissant gouverner par ses sens interdits ! Osons l’impossible, libérons la part de lumière qui est en nous, ayons confiance en l’avenir, et pour reprendre une jolie formule qu’une demoiselle vient de me souffler : « ne perdons pas notre temps, créons le ! ».

 

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Commentaires
M
Superbe texte, dans son ensemble. J'ai beaucoup aimé la conclusion, pleine de... bon sens.
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M
Quand je croise un sens interdit<br /> je ne stoppe pas, ni mon sourire<br /> je tente de trouver une parade<br /> pour continuer ma petite ballade<br /> <br /> Mais reconnaissons que je suis consciente<br /> que si je veux faire durer la transe<br /> je m'impose des interdictions d'agir<br /> au nom de ma liberté et de mon plaisir
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E
Sourire<br /> "Le sens interdit est le sens zéro" j'aime cette image...<br /> <br /> Un texte plein de bon sens!!
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