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Cacophonies élémentaires
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22 juillet 2009

Fidélité…

La fidélité est un bien grand mot… si facile à employer à tors et à travers, si facile à jeter à la face du-nain-fidèle…

La fidélité pourtant n’est pas qu’un noble sentiment, c’est un mode de vie à part entière !
Pour développer ma  théorie je prendrai deux exemples: fidèle à ses idées et fidèle à l’autre.

Commençons par «Etre fidèle à ses idées»… qu’elle belle expression, toujours rester droit et ferme dans ses convictions… mais en y réfléchissant de plus près, ne pourrait-on pas dire que rester fidèle à ses idées est une preuve d’immobilisme? Qu’être persuadé que ses convictions sont les meilleures est une preuve de fatuité ? Etre fidèle à ses idées ne voudrait-il pas dire que l’on refuse toute possibilité d’évolution? Que l’on détient la vérité absolue, ou du moins «sa vérité», et que rien ne la fera changer? Etre fidèle à ses idées ne serait-il pas antonyme de «il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis»? Le propre de l’homme n’est-il pas d’évoluer, de nuancer une idée première par l’expérience, le doute, le dialogue?
On peut (on doit?) rester fidèle à une conception générale de la vie, à des valeurs universelles qui définissent notre société… mais de là à buter sur des paradigmes il y a de la marge…

«Fidèle à l’autre». Sujet délicat, prôner la fidélité fait bien cureton et prôner l’infidélité fait bien loup affamé… (je ne parle pas de l’infidélité au sein d’un couple stable qui est un autre sujet, plus en lien avec l’appétit sexuel que la fidélité à proprement parler…).
Quand on est jeunes et plein d’espoirs on se fait serment de fidélité pour la vie… Nous sommes en l’an X d’une époque heureuse et croyons que cette période durera éternellement ! Mais voilà, le temps passe… l’autre change, je change… petit à petit, inéluctablement, nous changeons! Nos idées évoluent, nos goûts évoluent, notre conception de la vie elle-même évolue… Alors l’an X+n on se dit : «mais quel est donc cet autre à qui j’ai juré fidélité? Comme il/elle a changé, je ne le reconnais plus… pire je ne me reconnais plus dans l’amour que j’avais pour lui/elle».
La fidélité à l’autre n’est en rien différente de la fidélité en ses idées : on prend peu à peu conscience que l’on n’est plus «comme avant», que l’autre n’est plus « comme avant » et qu’au final le présent n’est pas le passé, et on sait bien que vouloir faire revivre le passé est illusoire!
Alors bien sur il est facile de dire: «plutôt que de le/la tromper, quitte le/la». Certains sont capables de tirer un trait sans sourciller sur plusieurs années de vie commune, comme ça, du jour au lendemain… d’autres pas. Ils/elles ont besoin de période(s) de transition, d’expériences autres pour affirmer leur choix… Faut-il les en blâmer? Il serait assurément condamnable de faire souffrir l’être que l’on a aimé pour le plaisir de le voir se détruire, mais en quoi se donner un peu de temps, se donner quelques essais, est-il condamnable? Alors bien sur, c’est hypocrite, bien sur c’est lâche, mais comment vous comportez-vous avec vos supérieurs hiérarchiques? Vous êtes toujours «couillus» et leur crachez leurs quatre vérités à la face?
Alors, qu’y a t’il de pire : être fidèle à quelqu’un qu’on méprise avec qui on se déchire, ou être infidèle quelques temps pour se rendre compte en définitive que : 1) le premier choix n’était pas si mauvais, et qu’on a bien fait de le ménager, ou, 2) qu’il faut assurément se séparer car on ne partage plus assez de choses?

Au final, la fidélité n’est-elle pas essentiellement politique? L’affirmation d’une obéissance absolue et définitive en une idée, un autre, au détriment et dans le renoncement de toute évolution de l’être… Pas étonnant qu’elle ait été largement utilisée comme ciment de cohésion sociale: maudits soient les infidèles, bannissons les impurs… cela permet d’asseoir son autorité… Une bonne raison de partir en croisade… Il est cent fois plus facile de diriger un peuple fidèle (soumis), qu’une cohorte vindicative et vitupérante, qui aspire au changement et à la liberté!

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Commentaires
A
Etre fidèle à quelqu'un qu'on aime mais qui n'est pas notre "âme soeur"?
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S
Pour ma part la fidélité c'est un état d'esprit qui me dit d'accepter le temps et mes expériences comme des modificateurs de moi-même... <br /> Le reste n'est qu'enjolivement.
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P
Etre heureux, oui, en faisant au minimum en sorte de ne pas faire souffrir les autres et en les rendant heureux si possible...<br /> Nous sommes seuls face à nos angoisses, nos certitudes, nos vérités... si l'intention est louable, si le résultat est bon, qui doit juger que le chemin parcouru pour obtenir cela est tortueux?
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Y
Très bon article... qu'est-ce qui est bien? juste d'être heureux.
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