Constitutivement torturé ?
Certain(e)s sont des angoissé(e)s de naissance, rien ne va bien, tout sera pire. Elles/Ils éprouvent un mal-être perpétuel, viscéral. Ce n’est pas pour autant que ces personnes se posent beaucoup de questions, peut-être d’ailleurs que s’ils s’en posaient davantage ils arriveraient à vaincre leur mal-être constitutif…
D’autres ne se posent jamais de questions. Ils ont des certitudes. Ils foncent. La vie est belle, ou pas, peu importe, ils vont de l’avant. Un coup de vent les retourne, peut importe, ils vont de l’avant… en marche arrière. Les pires malheurs n’arrivent pas à les abattre. Ces gens là sont des battants, ils n’ont aucun doute, on les envie ? Ces gens là sont parfois des batteurs, les scrupules ne les étouffent pas, on les plaint.
D’autres enfin sont « intermédiaires ». A certaines périodes de leur vie ils vont se mettre à douter, se poser des questions … Ces doutes sont paradoxalement d’autant plus intenses qu’ils ne devraient pas exister. De l’extérieur tout devrait bien aller, à l’intérieur rien ne va plus. Ces individus sont en général très sensibles, écorchés, ils ont intériorisé de nombreuses souffrances (réelles ou ressenties) et un beau jour… la gourde est pleine ;).
Ces individus sont-ils constitutivement torturés ou provisoirement perturbés ? La sensibilité, l’hypersensibilité, est un trait de leur caractère. Mais être sensible rend-il torturé ? Doit-on être sourd et aveugle pour ne pas souffrir ?
Pour certains la souffrance ressentie sera telle qu’ils feront don de leur vie à l’humanité, se consacrant à l’amour de leur prochain. La foi qui les anime est immense, leur abnégation est totale. On les admire.
Maintenant tous les êtres sensibles n’ont pas une faculté de renoncement aussi forte. Leur grande sensibilité va les conduire à douter. Le doute va les conduire à se remettre en question, à se poser des questions sur tout, sur les choix à effectuer… Sauf que le doute va aussi les conduire à douter de leurs propres choix. Voire à douter de la nécessité de faire des choix. Mal barré !
Cette période d’auto-remise en question est elle salutaire ou destructrice ?
Une fois entamée est-il possible de (re)trouver la paix ?
Est-il souhaitable de (re)trouver la paix ?
Une perpétuelle remise en question n’est-elle pas nécessaire à une progression constante ?
L’enlisement dans les certitudes, la bière et la télé ne sont ils pas pires au doute ?
Le doute est source de progrès, d’amélioration personnelle. Mais attention, ce doute ne doit pas être destructif. Jouer avec le doute est un jeu dangereux, il y a 3 balles dans le chargeur. La confiance que l’on a en soi permet de berner le doute, de lui extorquer son coté positif (suis pas con moi, j’ai chargé à blanc). La confiance en l’être aimé aide en cela. Donne-moi tes pleurs, ils me montrent à quel point tu es fragile et tu as besoin que je te comprenne, que je t’aime. Donne-moi tes pleurs, non en tant que preuve de ton chagrin, mais en tant que preuve de ta confiance, et de l’utilité que j’ai dans ta vie. Donne-moi tes pleurs, ils me montrent que tu es vivante, sensible, amoureuse.
Conquise ?
Et pourtant, que penses-tu d’un homme qui pleure ? Attendrissant 5 minutes, tout au plus !
L’homme de sexe masculin n’a pas le droit d’être torturé, de douter. C’est le sexe fort. Le dur, le tatoué, celui qui pue ! C’est lui qui doit te rassurer, c’est à lui que tu reprocheras son manque de sensibilité. Tu le condamnes pas tes contradictions à être un jongleur perpétuel, force dans une main, sensibilité dans l’autre…
Bien malin celui qui relève le défi, bien fou celui qui relève le défi.
Sic transit gloria homini !
Alors pourquoi putain de bordel de merde faut-il qu’on soit autant attaché à vous ?
Tiens ce soir j’ai envie de décrocher la lune … ho non, pas pour te l’offrir, juste pour niquer des lunatiques !
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