Non
Le plaisir de séduire est presque plus important que le plaisir de jouir...
J’aime cette perversion qui pousse la femme à se vêtir d’un « décolleté beaucoup trop décolleté et d’une jupe bien trop courte », cette perversion qui pousse à plaire, comme une déchirure, comme un besoin vital
« Miroir mon doux miroir dis moi que je suis la plus belle » car c’est dans ton regard que je me vois le mieux !
Démesure narcissique ou écorchure intime ?
Qu’importe !
Il y a du pathétique dans la démarche ?
Et alors ?
Qui est le plus pathétique, celle qui se morfond et se consume rongée par l’ulcère du « qu’en dira t on » ou celle qui se donne, celle qui croque la pomme en se disant que peut-être elle apparaît vulgaire, mais qu’elle aimerait tant être prise, conquise, brûlée jusqu’à la dernière goutte tel un éphémère Icare.
Décolleté trop décolleté car à force de cacher, dissimuler, trahir, elle éprouve le besoin de montrer, se libérer, être elle-même. Jupe bien trop courte car elle éprouve le besoin de jouir de la vie sans entrave, dans la simple nudité de la chair.
Il y a plus d’arrogance dans la démarche que d’exhibitionnisme.
Il y a plus de provocation que de prostitution.
« J’ai besoin de vivre » n’a rien de vulgaire ; c’est juste un cri sourd que le monde ne veut pas entendre ! Qu’on soit au siècle du travail ou à celui du loisir c’est toujours la même rengaine : ton individualité tu n’as le droit de l’affirmer que si c’est pour te la foutre au cul ! Rien n’a changé !
Et bien non !
Moi je veux des décolletés plongeants, des jupes bien trop courtes, des t-shirt déchirés, des jeans trop courts, des vestes tachées et des bobos gominés. Je veux cette pluralité qui fait l’humain, qui fait que dans le travers de chacun je me reconnais un peu, je peux identifier une partie de moi.-même.
Miroir mon beau miroir dis moi que ce monde n’est pas qu’argent, vice, cupidité et pouvoir, dis moi que la folie a encore sa place, que la créativité est possible, que l’homme n’est pas tout à fait mort !