Evasion littéraire
C’est par les mots c’est dans les mots que se trouvent la scène, que se trouvent l’essence de la pièce qui se déroule en nos circonvolutions… Combattants de la page, de ligne en ligne ils nous transportent et nous conduisent à des révolutions de cortex en paillette.
Pouvoir des mots, savoir des mots ?
Pouvoir de persuasion, d’auto persuasion par l’autre suggérée ; savoir ce qui est ou n’est pas, mais ne pas vouloir y croire ?
Les mots sont les scalpels de l’esprit. Tels stylets, scies ou bistouris, ils ouvrent, taillent, tranchent et amputent la réalité. Aussi sûrement que le boucher découpe, les mots saucissonnent le monde en une chair souple et tendre qui nous devient accessible, consommable, digestible.
Les mots sont les hachoirs de la vérité, ils découpent son image comme on fabrique un puzzle, pour nous la restituer incomplète, déformée, falsifiée.
Les mots ne sont pas les serviteurs de ceux qui les emploient, les mots sont les bourreaux de ceux qui les lisent.
Vous ne lisez pas dans mes mots ce que j’ai voulu vous dire, vous n’y voyez que ce que vous voulez y comprendre…
Incompris de trop parler, c’est nu et muet que je me présente à vous.
Observez moi, sentez moi, touchez moi, goûtez moi, mais ne m’écoutez pas, ne me lisez pas, ne me comprenez pas. Devinez moi de chair, car de chair je suis fait.