Qui est tu?
Je me suis à plusieurs reprises essayé au difficile exercice du «qui suis-je?» , sans réel succès d’ailleurs… mais à cette question sans réponse s’en ajoute une autre: qui es tu?
Moi qui n’arrive pas à me connaître, moi qui n’arrive pas à me définir, je voudrai te connaître, je voudrai te comprendre, je voudrai te définir…
N’est ce pas le comble de la stupidité que de vouloir connaître l’autre quand on est incapable de se connaître soi-même?
A moins que ce désir de connaissance ne soit machiavélique… que je ne veuille te connaître pour mieux te deviner, pour mieux t’anticiper, pour t’être agréable quand il me plait de te séduire…
Mais que serait donc cette connaissance?
Machiavélique disais-je, pour jouer un jeu et mieux te duper, mieux te posséder… Ou amoureuse, pour mieux te satisfaire, répondre à tes attentes, te donner tout ce que tu n’as pas eu jusqu’ici?
Mais au fond qu’elle est la différence?
Machiavélique, je te connais pour servir MON intérêt, amoureux je te connais pour servir TON intérêt?
Foutaises!
Dans les deux cas c’est mettre la connaissance de l’autre au service de la satisfaction d’un intérêt individuel, le tiens, ou le miens! Cela ne peut pas être le sens de la connaissance de l’autre! Je ne le crois pas, je ne le veux pas!
A moins que ce désir de connaissance ne soit universel… que je ne veuille te connaître pour mieux me connaître moi-même?
Qu’il me semble plus simple de passer par toi comme une clef pour décrypter mes propres mystères?
Que ton image simplifiée me soit comme une carte me permettant de trouver le chemin, de trouver les chemins…
Que l’âme humaine ne dégage une universalité transparente qu'il me serait plus facile de saisir à tes côtés… que cette universalité dévoilée me permette de connaître tous les autres, moi y compris?
Si tu étais pour moi la clef de toutes ces obscures interrogations, si tu étais pour moi la porte ouverte vers cette universalité…
Comment cela se peut-il?
Tu t’imagines que je te crois plus «simple» car tu es femme, et que c’est pour cela que je te comprendrai?
Mais tu divagues… tu es mille fois plus complexe que moi, tu le sais bien! Là où j’ai une question tu en as dix, là ou j’ai une attente, tu en as 100, là ou j’ai une interprétation, tu en as 1000…
Non, tu es bien plus compliquée, mais tu es tellement compliquée qu’en ta présence les mystères s’annihilent… tu es tellement belle, intelligente, drôle… désirable, qu’il se dégage de toi une certaine vision qui transcende mes questions, qu’il se dégage de toi cette lumière qui m’attire… qu’en ta présence j’ai toute les réponses, ou plutôt, non, qu’en ta présence je n’ai plus de question!
«Et mon cœur transparent pour elle seule hélas, cesse d’être un problème»