Faites entrer l'assassin...
J’ai déjà écrit que l’amour était pour moi la plu belle quête de l’homme. Une quête noble, qui nous grandi et qui semble accessible, à l’inverse de bien d’autres…
Seulement voilà, l’amour, quand on le tient, ou qu’on croit le tenir, il s’évapore, il se dilue, il s’évanouit, il meurt !
Pas toujours bien sur, certaines exceptions font baver d’envie, mais ce ne sont que des exceptions…
Alors qu’est ce qui tue l’amour ?
Est-ce la monotonie sexuelle qui progressivement s’installe, le manque de désir entre les partenaires ?
Je ne crois pas ! Si c’était aussi simple il suffirait de prendre un amant pour que tout rentre dans l’ordre… si c’était aussi simple tous les couples libertins seraient parfaitement stables et heureux… si c’était aussi simple notre société aurait érigé en principe universel un système différent de la monogamie, car au fond il n’est pas très « rentable » d’avoir des individus inamourés ou désamourés (deux néologismes que je revendique) qui vivent sous des toits différents… cela nuit considérablement à notre bilan carbone !
Est-ce l’habitude, la connaissance de toutes les clefs de l’autre ?
Certes cela peut y contribuer, mais il est tellement plus facile de faire plaisir quand on connaît l’autre que quand on ignore ce qui le fait vibrer. Il n’est pas bien difficile de se changer soi-même pour surprendre, pour éprouver à chaque fois le plaisir de la redécouverte… Petit WE en amoureux, sous vêtement sexy, fleurs, repas aux chandelles, jeux érotiques, simple attention, simple écoute… les possibilités ne manquent pas, pour qui veut les saisir…
Est-ce la découverte de l’autre en temps qu’animal, la découverte que les femmes ne sont pas des princesses qui ne font pas caca ? La déchéance corporelle au fil du temps…
Je ne crois pas non plus, sauf certaines exceptions. Certes les vicissitudes viscérales ne sont pas des plus agréables, mais une mère change bien son bébé des quantités de fois sans que cela ne la répugne. Les maladies sont parfois des épreuves difficiles, mais elles ne devraient pas être assez fortes pour tuer l’amour…
Est-ce l’ennui, la perte de l’envie d’avoir envie ? Est-ce le temps qui passe et qui nous change inéluctablement, inlassablement, lui ? Si c’est bien cela, si la simple course du temps est responsable de la mort de notre amour, n’était il pas bien fragile ?
L’amour ne meurt il pas si souvent simplement parce qu’il n’est pas assez fort ?
Et si cet amour se meurt car il n’était pas assez fort, était ce bien de l’amour ?
N’appelle t on pas amour des choses qui n’en sont pas ? Ne confond on pas le besoin de sexe et l’amour ? Ne confond on pas le désir de posséder et l’amour ? Ne confond on pas la peur de la solitude et l’amour ? Ne confond on pas le désir de fonder un foyer et l’amour ? Ne confond on pas la quête d’une reconnaissance sociale et l’amour ? Ne confond on pas la tendresse et l’amour ?
Dire « je t’aime » est si facile et si difficile à la fois, n’est ce pas là un indice ?
Combien peuvent dire qu’ils ont vraiment aimé ? Combien savent ce qu’aimer veut dire ?
On ne tue pas un amour qui n’est pas encore né, le plus souvent l’assassin de l’amour n’est autre que nous-mêmes ! Nous qui n’avons pas su prendre la peine de savoir le chercher, qui n’avons pas pris la peine de savoir le faire naître et grandir…