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Cacophonies élémentaires
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26 juillet 2009

Altérophobie

L’altérophobie, néologisme, pour signifier la peur de l’Autre.
Non pas l’Autre dans le sens de différent, on parle de xénophobie, mais l’Autre qui vous est proche, peur de celui/celle dont on estime le jugement… peur paradoxale des êtres aimés, de son alter ego…
Peur de ses parents, peur de les décevoir dans le jeune âge, peur de leur parler à l’age adulte… Peur de n’être pas compris de ces personnes qui devraient pourtant nous connaître le mieux, peur d’être jugé et non accepté pour ce que l’on est… Peur des conflits…
Peur de ses enfants, peur de se confier à eux car ce n’est pas le rôle des parents qui est d’éduquer, de montrer le chemin, d’avoir des certitudes… Peur de la violence de leur réaction, peur de les perdre, ce qui arrivera tôt ou tard…
Peur de l’être aimé tant désiré… peur de ne jamais le rencontrer, peur de le rencontrer et de ne pas nouer une relation à la hauteur de ses attentes, peur de ne pas le combler, peur de trop l’aimer et d’en souffrir… peur de s’engager… exigence d’une relation d’une exceptionnelle qualité/intensité qui peut conduire à l’absence de relation… peur de s’engager tout court, de se lier, d’avoir des contraintes, de vivre avec l’autre que pourtant on désire tant...
Malgré toutes ses peurs l’altérophobe n’est pas obligatoirement un ermite asocial ! Il peut dans certains cas être/paraître humaniste, avoir de nombreux amis/relations, être en apparence parfaitement intégré à la société, avoir des enfants…
L’altérophobe est juste méfiant ! Constitutivement méfiant, il n’abat jamais toutes ses cartes. La peur d’être déçu, mis à nu, le conduit à toujours rester sur la défensive…
L’altérophobe use de la dérision à outrance, du second degré, des sous-entendus… l’altérophobe est sensible, très sensible, complexe, écorché, constitutivement torturé. Il serait facile de dire que l’altérophobe manque de confiance en lui, mais se serait trop restrictif, il manque tout autant de confiance en l’autre… il a peur de l’intensité des relations qu’il désire, sans doute par conscience de leur fragilité… parfois du fait de l’expérience, parfois de naissance pour les altérophobes constitutionnels.
Alors si à la pêche aux canards vous accrochez un altérophobe, il risque bien de vous mordre, non car vous ne l’intéressez pas, mais parce qu’il a peur de ce que vous pouvez représenter pour lui/elle !
Dans ces conditions que peut-on faire ?
Est-il possible d’aimer un altérophobe, d’accepter que jamais il ne se livre totalement, de ne jamais être réellement «sa moitié» ?
Est-il possible de séduire un altérophobe, d’en être aimé… et de le lui faire avouer ?
Est-il possible de lui faire ressentir l’apaisement de l’abandon, de la confiance totale ?
Est-il souhaitable de le pousser à se mettre à nu, ne deviendra t’il pas quelconque, ne perdra t’il pas cette part de mystère qui faisait son charme, et ce faisant ne perdra t’il pas son intérêt et par là notre amour ?
On est tous plus ou moins altérophobes, mais en y réfléchissant bien, que risque t’on à aimer l’autre ? N’est-il pas pire de ne pas vivre que de se tromper ? Nous ne sommes pas chats, nous n’avons qu’une vie, alors vivons la avec passion, n’économisons pas notre amour, car lui seul est infini, lui seul renaît de ses cendres à l’aube nouvelle.

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Commentaires
P
@An': ben je pense que c'est une "maladie" assez fréquente ;)
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A
Oh...!<br /> <br /> J'ai l'impression de reconnaître quelqu'un!
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M
"Lui faire avouer"..."Le pousser à"...<br /> <br /> Pour moi cela ressemble à du harcèlement et non pas à de l'Amour...Dans ces conditions, je comprends la peur de l'alterophobe.
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