S'aimer...
Il n’est pas forcément facile d’aimer les autres, mais au fond, on n’y est pas obligé! Les liens du sang ne sont pas forcément des liens d’amour, même s’ils sont souvent passionnels…
Il est par contre un être que l’on a intérêt à considérer avec une certaine bienveillance, et à aimer avec une force modérée mais soutenue: c’est sa pomme!
Je n’ai pas de grandes certitudes dans la vie, mais je suis à peu près sur qu’il est quasi-impossible d’être heureux si l’on ne s’aime pas, de même qu’il est illusoire de vouloir vivre l’amour si l’on s’aime trop!
Donc, mes amies, il faut s’aimer! (sourire)(que mes amis ne s’offusquent pas, en mettant le mot au féminin cela permettait une certaine ambiguïté… «On sait jamais, sur un malentendu ça peut peut-être marcher»…).
Mais il faut s’aimer de façon modérée, ni trop, ni trop peu… et donc il faut apprendre à s’aimer!
Nous traiterons de suite le cas du narcissique égoïste qui n’aime que lui … Cet amour d’un idéal que le «Je» représente est quand même assez rare, mais il mérite que nous nous y attardions quelques instants car l’amour que cet individu se porte me semble relativement unique. L’individu s’aime dans sa globalité, son physique, son esprit… peu importe qu’il ait ou n’ait pas de défaut, ce n’est pas le problème, il arrive à les sublimer pour les considérer comme des traits attachants de sa personne! Cet individu est une synthèse de son moi et de son ça, et son jeu consiste à nous le démontrer…
Le narcissique égoïste s’aime en tant que tout, et de se fait, il est à part!
En effet, pour la plupart d’entre nous, il y a des choses en nous que nous aimons, d’autres que nous détestons, la majorité étant «bof plus» ou «bof moins», selon l’humeur du moment…
Partant de cet état de fait, certains individus vont faire tout leur possible pour aimer davantage les choses qu’ils ne trouvent pas belles en eux…
Le physique règne ici en maître, et l’amélioration de l’apparence est alors considérée comme la clef de voûte d’une personnalité épanouie…
Mais s’il suffisait d’avoir un beau cul et une belle gueule pour s’aimer ça se saurait, et il n’y aurait pas tant de jolies filles dépressives! Seulement voilà, dans notre société il est plus facile de se faire greffer des fessiers que des neurones, alors… l’industrie du silicone prospère quand l’industrie du livre périclite! (j’exclue bien sûr de mon propos toute chirurgie réparatrice, pour ne considérer que le cas général) Le refus de son image est à l’origine d’une course effrénée et sans fin, le temps se chargeant de défaire ce que le chirurgien a eu tant de mal à construire… l’immeuble est en perpétuelle rénovation! A défaut de rendre heureux cela occupe, cela permet de se sentir important par les sommes dépensées, c’est au fond une psychanalyse imagée du Je…
Et je vous fais grâce des variantes de la chirurgie esthétique, qui vont de la salle de sport à la boite à UV, en passant par l’esthéticienne et la coiffeuse… tout ceci étant dans le seul et unique objectif d’améliorer l’image que l’on donne de soi afin de l’accepter, afin de s’accepter! (à ce propos je vous conseille la photographiethérapie (la photothérapie c’est autre chose)(si ça existe, c’est basé sur le principe que notre cerveau -hypophyse- sécrète des hormones –mélatonine- en fonction de la durée d’éclairage, et que donc l’envie d’aller faire griller son lard au soleil en plein mois d’août proviendrait juste du fait que notre organisme aurait pour objectif de récupérer le nombre de photons qu’il n’a pas reçu durant toute son année en vivant là où qu’il fait gris dehors (mais chaud dedans) et qu’à défaut d’être sûr que ça marche comme ça c’est un bon moyen de paraître cultivé auprès des minettes sur la plage, sous réserve d’avoir pu entamer la discussion, discuter avec une minette sur la plage étant a peu près aussi facile que d’ouvrir une huître avec sa pine) mais c’est une autre histoire)(fallait suivre!)
Et donc, pour tous ceux dont le dérivatif à son propre amour de soi (et non son amour propre)(rue Gamaaa) ne passe pas par tout ce qui tourne autour de l’image… ben faut qu’ils trouvent autre chose!
Et là mes cocottes c’est autrement plus compliqué!
Ce n’est plus une histoire de crédit qui vous permettra de vous sentir heureuses en faisant chauffer la carte bleue (j’ai féminisé mon propos car il faut bien reconnaître que les achats compulsifs sont plutôt féminins), mais bien une vraie crise identitaire qu’il faudra affronter!
Et si vous avez l’impression que jusqu’à présent nous n’avons pas beaucoup progressé, vous faites erreur! Nous avons peu a peu établi que l’amour de soi ne passait pas par un désir d’idéal qui s’obtiendrait en se réveillant un matin, mais bien par des étapes de chirurgies de l’âme… Un petit pas pour l’âme, un grand pas pour l’amour de soi!
Nous savons bien que les clefs de la compréhension et de l’amour des autres ne nous serons pas révélées un matin (sauf pour Bernadette)(Soubirous chrétien, pas Chirac), il en va de même pour l’acceptation et l’amour de nous-mêmes… (à ce propos, veuillez considérez un instant l’hypothèse que notre quête de la compréhension et de l’amour des autres ne soit en fait que le miroir de notre propre crise identitaire… à défaut de nous faire avancer ça nous laissera des sujets pour plus tard…).
Ainsi si nous ne pouvons nous aimer dans l’absolu comme un tout, si nos blessures et notre empathie sont trop grandes pour nous permettre de le faire, que nous reste t’il donc comme solution à part nous aimer par «petits bouts»?
Aimer l’amour dont nous sommes capables, aimer les pensées positives que nous avons, aimer notre faculté à rendre service quand rien ne nous y oblige… aimer nos enfants quand nous en avons, mais aussi aimer l’investissement que nous sommes capables de mettre dans les choses aux qu’elles nous croyons, notre travail… aimer tout ce que nos sens nous révèlent, que nous savons entendre, goûter, sentir, percevoir… toutes ces petites choses qui font la vie… aimer notre corps, non en tant que modèle de perfection physique, mais en tant que machine qui nous permet de faire et ressentir tant de choses… aimer la vie…
Et si à tout cela nous rajoutions un certain talent, une chose, même infime, en laquelle nous excellons… Un talent créatif, communicatif, social que les autres apprécient particulièrement en nous. Cultiver ce talent, le faire grandir comme modèle pour nos autres talents, moins développés, ne serait il pas, au fond, le meilleur moyen de parvenir à s’aimer?