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Cacophonies élémentaires
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26 février 2012

Moi, moi et moi

A la recherche de la connaissance du soi… ou qu’elle place donner à l’inconscient, que je préfère qualifier de « ça », plus caricatural, une façon de personnaliser la bête et par là de l’apprivoiser ?
Sur le chemin de la connaissance du soi, disais-je, on croise donc le « ça », et, comme pour toute rencontre, il me semble que plus que la rencontre en elle-même, c’est l’importance que l’on désire lui accorder qui compte !
Entre négation obstinée de son existence et désir de vouloir en faire le Maestro de tous ses actes, il y a, il me semble, un juste milieu : « ça » je ne nie pas ton existence, je dis simplement qu’il est trop facile de te rendre responsable de tous mes ratés, et je dois bien te le dire, tu n’es pas celui qui gouverne ma vie à mon insu ; j’en suis désolé pour toi ! Tu n’es qu’un vestige qui réapparait par moment, parfois violement, certes, mais tu n’es qu’un fantôme du passé, fantôme de mon existence passée, fantôme du cerveau primitif de l’être humain, je suis bon prince, je te laisse le choix, et même la possibilité de choisir d’être les deux à la fois…
« ça », il me plait de te comparer à « Dieu ». Pas plus que lui tu n’as de sens, pas plus que lui tu n’as d’existence propre. Tu n’existes pas dans l’absolu, tu n’existes que par la place que « je » désire t’accorder. La force de « Dieu » ne réside pas dans son existence mais dans la foi que lui portent les hommes ! Ce n’est pas « Dieu » qui a fait les croisades, ce sont les hommes qui les ont faites… en son nom ; comme si massacrer son prochain par simple appât du gain et d’un certain désir de domination faisait honte !
« ça », tu ne me fais pas honte, la place que je t’accorde à mes cotés est bien réelle, mais tu es à mes cotés, tu es mon compagnon, mon nécessaire compagnon, mais pas « moi », pas ma conscience, pas celui qui gouverne ma vie ! « ça », je t’ai évoqué à maintes reprises, dans le désir sexuel notamment, tu es particulièrement nécessaire, tu es celui qui permet de plonger dans d’obscurs fantasmes sans honte, celui qui quelque part excuse, celui qui permet la jouissance... « ça », tu es un élément du « lâcher prise », mais tu n’es pas le « lâcher prise », et ce n’est pas en faisant de toi « le guide » que j’accèderai à « l’illumination ». Je ne jouerai pas le Bernanos qui s’auto-flagelle pour purifier son corps de ses pêchers, « ça », je ne te donnerai pas la place que tu n’as pas !
Et que l’on ne me dise pas que mon obstination à refuser d’accepter que tu diriges ma vie, ou même seulement mes actes manqués, est la preuve de ton importance, car je ne nie pas ton importance, je dis juste que l’obstination humaine ne crée pas la chose, mais la croyance que l’on a en cette chose… Ce n’est pas le fait de refuser de croire que la terre est ronde qui a empêché la terre d’être ronde, et ce n’est pas non plus d’affirmer que la terre est plate qui lui a permis de le devenir. « ça », tu n’as au fond que l’importance que je veux bien t’accorder, ton existence dépend de « moi », et non l’inverse : que je meure et tu disparaîtras !
Et mon discours n’est pas une vibrante plaidoirie à l’apologie de la maîtrise et du contrôle, mon discours est même tout le contraire ! Ce n’est pas en instaurant une séparation schizophrénique entre « ça » et « moi », que ce soit pour nier l’existence de « ça » ou pour lui reconnaître une liberté propre, que l’on parvient, à mon sens, à s’accepter et se comprendre ! Mon discours vise simplement à remettre « ça » à sa juste place, comme un élément constitutif de « moi ». Mon « ça » ne décide pas, mon « ça » impulse, mon « ça » est l’explosion qui permet au moteur de faire avancer la voiture, mon « ça » n’est ni la voiture, ni même le moteur et encore moins le trajet ! Je refuse que l’on donne plus de place à mon « ça », et je le refuse car je crois que c’est une erreur ! On ne mesure pas la grandeur de l’homme à son opiniâtreté à traquer la bête, on la mesure à sa capacité à pardonner à la bête tout le mal qu’elle a pu lui faire, car, au fond, la bête n’est pas responsable du fait que l’homme n’a pas été capable de se garder d’elle…
Je ne sais pas quel est le chemin, mais je crois fermement que c’est se fourvoyer que de penser que c’est « ça » qui nous guide ; ce n’est en tout cas pas la voie que je désire emprunter ! J’évoquais à plusieurs reprises le sentiment, peut-être un brin orgueilleux, de progresser, d’être différent chaque jour, peu a peu plus accompli. Ce sentiment, qui procède du temps, me semble nécessaire à l’acceptation de l’âge, et plus encore, à la jouissance de la vie. Ce sentiment passe par la compréhension, l’intégration, l’appropriation, l’acceptation de ses actes, de ses choix, qu’ils soient manqués ou non, bons ou mauvais. Cette démarche replace l’être au centre de sa vie présente, entre passé qui est bien passé, et avenir qui n’est pas certain. Placer un putatif conflit entre « ça » et « sur-moi » au centre de sa vie n’est pas, il me semble, un bon moyen de progresser, mais plutôt un bon moyen de s’embourber dans le doute et l’angoisse, une forme de lâcheté qui conduit à refuser d’assumer ses contradictions en en rendant un autre, « ça », responsable... et à ce rythme là, ça peut durer longtemps !
C’est dans la grandeur de l’art, dans l’importance des choses inutiles, le soucis du détail, la beauté de l’image, la perfection de l’objet, la noblesse de la quête, des sentiments, la dérision, la contradiction, la sensualité… que se trouve, il me semble, le salut. Plonger dans ses pulsions pour interpréter ses actes n’est simplement pas mon chemin, et, je ne crois pas avoir de doute, pour une fois !
Moi, moi, émoi

Et pour celles (et ceux ?) qui ont un peu de temps, je vous invite à visionner ce reportage sur Edward Bernays, un neveu de Freud, charmante personne, c’est de famille...
http://www.risc.tv/media/edward-bernays-pere-propagande-manipulation-masse
Vous y verrez comment il est possible d’exploiter les pulsions de l’homme en tant que « masse laborieuse » à des fins de propagande commerciale ou politique ; on en sort... grandi !

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Commentaires
G
Ma parole ça roupille ici !
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P
Mais mon adjudant, peut être que justement c'est "à poil" que vous êtes la mieux... <br /> <br /> Un brin de fragilité dans la cathédrale donne à l'homme toute sa place: il peut se sentir un rôle de bâtisseur, un rôle protecteur, alors que face à un édifice parfaitement d’aplomb, parfaitement solide, quel rôle peut-il avoir à jouer?<br /> <br /> Apprendre à ne pas avoir peur de notre fragilité, telle est notre mission... ça n'empêche pas que nous gardions quelques convictions, gardez donc vos rangers ;)
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F
J'avoue que de mon côté je suis un peu en perte de vitesse sur mes convictions profondes. Je ne sais plus s'il faut continuer à défendre l'amélioration permananente, le mieux (le fameux ennemi du bien), le toujours plus, la connaissance et la compréhension de tout et de tout le monde. J'y ai cru tellement fort, j'en avais tellement fait un des piliers de moi, de ma vie...Que là, je me sens un peu à poils. L'adjudant a perdu ses galons et son uniforme...:) Je ne sais plus vraiment dans quoi se trouve le salut, ou du moins le mien...<br /> <br /> Demain peut-être...<br /> <br /> <br /> <br /> Bizz
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P
Non mais t'as vu comment je l'ai remis à sa place: une paire de claques et au lit :)<br /> <br /> (tu peux embrasser mon "ça" aussi, faut bien qu'il prenne un peu de plaisir ce petit con, bisous à toi)
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L
Excellent pour un lundi matin. Tu y vas fort et tu as bien raison : ce n'est pas ton "ça" qui va te guider ta conduite. Nanmého ! Quoique ... un peu quand même ! :)<br /> <br /> Je t'embrasse toi et pas ton "ça" ;)
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