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Cacophonies élémentaires
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26 mai 2011

Amitié homme-femme

Une fidèle lectrice anonyme (j’espère qu’elle en profitera pour se dénoncer ^ ^ ) m’interrogeait il y a peu sur ce que je pensais de l'amitié entre un homme et une femme ?
Le sujet est complexe, mais il faut y répondre, et de manière synthétique de préférence, car aujourd’hui tout doit être synthétique... Alors, que dire ?
Que je ne crois pas aux frontières, aux cloisonnements, particulièrement dans les relations humaines, particulièrement dans les relations homme-femme. Pour moi il y a toujours une part de séduction, de complicité, de désir, mais aussi de domination, soumission, conflits intérieurs ou extérieurs... et bien d'autres choses qui entrent en ligne de compte dans le jeu relationnel.
Je ne crois pas qu'un homme puisse être l'ami d'une femme sans quelque part l'aimer, aimer une ou plusieurs de ses facettes, et donc, si la relation sociale le permet, la désirer... Pour moi la relation sociale, j’entends par là l’age, l’éducation, les liens familiaux... sont des éléments déterminants du comportement humain, avec tout ce que cela comporte de refoulements et d’inavoués, de bassesses et de grandeurs...
A l’instant précis où j’écris ces lignes, ce que j’essaie de formuler est la résultante d’un ensemble d’expériences, d’un ensemble de désirs ou pulsions plus ou moins assouvis... Ce que j’écris est par nature contestable, doit par nature être contesté ! Suis-je sincère, suis-je objectif, suis-je honnête ? Qu’est-ce qui me pousse à agir, qu’elle est ma motivation intime ? Tous ces éléments, toutes ces questions, explicités ici à titre métaphorique pour un écrit, sont encore plus importants lorsqu’il s’agit de relations humaines. La motivation est indissociable de l’acte : qu’est ce qui me pousse à agir, à qui profite le crime ?
On ne peut pas, il me semble, envisager une relation entre un homme et une femme sans se poser ces questions... Seulement voilà, ces questions n’ont pas de réponse, et se les poser n’apporte rien !
Personne ne peut dire ce qui motive vraiment quelqu’un dans ses propos ou dans ses actes ! Bien sur on peut brosser des lignes directrices, des grands traits de caractère, des grandes typologies relationnelles, mais la réalité est souvent un mélange complexe, et un simple « grain de sable » peut tout changer...
En formulant tout ceci je ne cherche pas à botter en touche, au contraire ! Je cherche juste à expliciter que l’analyse des comportements à ses limites, et que la compréhension d’une amitié entre un homme et une femme touche à ces limites... (J’exclue bien évidement de mon propos les comportements grossiers ou caricaturaux).
L’homme aime la femme, la femme aime l’homme (pourvu qu’il soit aimable). C’est cet amour de la personne humaine qui, à mon avis, explique l’amitié entre un homme et une femme ; la tendresse pour l’autre qui n’est pas moi, qui m’est si différent, mais qui m’est si proche aussi... C’est cet « humanisme de proximité » qui est à l’origine de la relation, même si de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte, dont le désir sexuel est le plus évident, mais pas le seul !
Alors, oui, je crois en cette amitié, je crois aussi qu’il faut en accepter le prix, et que ce prix passe, en plus du risque d’être déçu ou trahi qui est commun à toute relation amicale, par le « risque sexuel » !
Je crois que la réponse à la question « une amitié homme-femme est elle possible » ne se trouve pas dans l’analyse de la relation amicale entre un homme et une femme mais dans la gestion du « risque sexuel » qu’elle comporte et dans la capacité que chacun a à le gérer.
Je disais plus haut que dans une relation homme-femme le désir était (forcément) présent. C’est dans la dédramatisation de ce désir que doit se concevoir la relation.
Il existe plusieurs catégories d'individus : ceux qui accepteront ce désir perpétuel, sans jamais vouloir franchir la ligne car bien d'autres facteurs les en empêcheront ; ceux qui se lasseront de voir que cette amitié ne conduit à rien de plus fort ; ceux qui tenteront leur chance... et tous les cas intermédiaires!
Mais au fond, est ce si grave ?
Quand on place la relation, l’attention aux attentes de l’autre, au-dessus de ses désirs personnels, de ses envies égoïstes, n’est il pas acceptable de pardonner un désir sexuel formulé de façon respectueuse ? Celle (ou celui) qui en est l’objet ne doit pas s’en offusquer, celui (ou celle) qui est repoussé ne doit pas en faire un drame. C’est juste la vie, et si tes lèvres sont tentantes, ne me reproche pas de les désirer, sous prétexte que nous sommes amis...

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Commentaires
P
@Autre: bienvenue, merci
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A
Beau texte
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P
@frederique: bienvenue, à consommer sans modération ;)
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F
et si tes lèvres sont tentantes, ne me reproche pas de les désirer, sous prétexte que nous sommes amis...<br /> Parce que pas facile de résister. Car c'est bien beau tout ça! mais celui-là me fait craquer. Et qu'il ne me reproche pas, sinon je disparais! Désolée.
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P
@Daphné Dupotron: oui, autant simplifier les relations de façon agréable :)
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